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Couturier, Oré, Prattseul : les plans à trois du Mégaphone Tour

    C’est dans une grande demeure en bord de Mayenne que nous avons rencontré les délicieux artistes (et humain.es) que sont Oré, Prattseul et Couturier. Tous les trois étaient accueillis à Laval lors d’une tournée du Mégaphone Tour.

    On connaissait déjà Oré, que l’on aime depuis longtemps. Mais c’était notre première rencontre avec Couturier et Prattseul. La première fois aussi qu’on les voyait sur scène. N’y allons pas par quatre chemins : on les a adorés ! Adoré aussi retrouver les concerts du Mégaphone Tour, première marche dans le développement de carrière de nombreux artistes francophones.

    Commençons par les présentations.

    Oré, peux-tu présenter ton voisin ?

    A côté de moi, se trouve Simon, aka Prattseul. C’est un rocker-crooner français avec une âme tendre et un petit fond d’accent toulousain très agréable. Il a une super voix, une guitare, des textes bien écrits et une belle présence scénique.

    Prattseul en version clip :

    A ton tour Simon, peux-tu présenter ton voisin ?

    Je vous présente Couturier, Jules de son prénom. C’est un dur au cœur tendre ! Il fait de la pop française, avec une belle couche de synthétiseurs très agréable à l’oreille. Ses textes sont ultra-poétiques et parlent beaucoup de sentiments. C’est un penseur ! Il se pose des questions sur la vie. Ce que j’aime chez lui, c’est à la fois sa prestance sur scène et ses amplitudes surprenantes de voix. Il est capable de passer d’une voix grave et sombre à une voix aiguë et perchée.

    Pour découvrir Couturier en clip :

    Jules, à toi de présenter Oré :

    Oré, aka Morgane, fait de la pop fraiche ! Elle a un univers rythmé avec énormément de tendresse dans le propos. Elle a aussi une fragilité assumée dans la voix. Et cela traduit bien les émotions qu’elle veut transmettre. Ses chansons tournent beaucoup autour de ses voyages, de ses questionnements et des choses qui l’émeuvent. Sur scène, elle joue du ukulélé. Ça donne de la chaleur à ses productions électroniques et ça fonctionne très bien !

    Oré en clip :

    Droit de réponse : l’un de vous a-t-il quelque chose à redire ou à compléter sur les présentations qui ont été faites ?

    Prattseul : Non, moi je valide la réponse d’Oré. / Oré : moi, je valide complètement celle de Couturier. / Couturier : pareil pour moi, je valide entièrement les propos de Prattseul !

    Comment présenteriez-vous le Mégaphone Tour auquel vous participez ?

    Couturier : Le Mégaphone Tour est une structure d’accompagnement d’artistes émergents qui repose sur plusieurs axes. Il y a par exemple de la formation, ce qui permet de mieux comprendre la structuration et le fonctionnement de l’industrie de la musique. Mais il y a aussi l’organisation de tournées à travers la France. Chaque tournée réunit 3 artistes : une marraine (ou un parrain) et deux artistes sélectionné.es par le Mégaphone Tour. Les concerts se passent dans des lieux culturels de proximité, souvent associatifs, ou dans des structures locales à vocation sociale, comme par exemple des lieux accueillants des réfugiés.

    Prattseul : Pour moi, ce qui ressort le plus après un an et demi dans ce dispositif, c’est la notion de rencontre. Dès la première phase, la semaine de formation, on est tous ensemble et on peut échanger et mieux se connaitre entre lauréats.

    Comme on est à peu près au même niveau de développement, on peut aussi s’inspirer les uns des autres.

    Il y a également des rencontres entre artistes et entre spectateurs pendant les tournées. Celles-ci se déroulent dans des lieux plutôt alternatifs où il y a rarement des concerts et ça crée des moments humains vraiment très cools. Aujourd’hui par exemple, on est dans une grande colocation et on rencontre les habitants et les gens qu’ils connaissent. Hier, on était dans un café-concert en Bretagne. Il y a un petit côté « J’irai dormir chez vous » qu’on ne retrouverait pas sur une tournée plus classique avec un tour-bus et des hôtels Ibis (ou des hôtels plus classes pour ceux qui ont les moyens ! ).

    Oré :  Ça permet aussi de vivre une vraie tournée. Quand on est en développement, on fait plutôt des dates de concerts isolées. C’est plus compliqué de créer des liens. Et la tournée permet aussi d’acquérir une expérience sur le terrain dans des conditions professionnelles. Là par exemple, on vient de faire 8 dates en deux semaines et c’est beaucoup. L’évolution se fait mieux sentir quand les concerts sont regroupés car la progression vient au fur et à mesure. Et le fait qu’il n’y ait pas de pression particulière, par exemple celle d’avoir des professionnels dans le public, permet d’être davantage présent.e à soi-même et à l’instant. Moi, ça m’a permis de mieux apprendre le contact avec le public. Un public ce n’est pas comme une seule personne, c’est un ensemble de personnes différentes à qui il faut s’adresser particulièrement.

    Ce contact n’est pas forcément naturel et c’est en jouant qu’on l’apprend.

    Prattseul : Et puis jouer devant un petit groupe de personnes c’est souvent plus flippant que jouer devant une marée humaine ! Là, dans les petits lieux, on a vraiment le regard des gens et c’est bien de pouvoir s’y confronter.

    Quelle est la différence entre ce que vous imaginiez quand vous avez posé votre candidature au Mégaphone Tour et ce que vous y vivez maintenant ?

    Couturier : Moi on m’avait vendu une tournée des zéniths ! Quelle arnaque ! … Plus sérieusement, c’est en réalité assez proche de ce que j’imaginais. Par contre, je ne pensais pas être aussi touché par la rencontre avec les gens. On est extrêmement bien accueillis, les gens sont très sympas, hyper souriants… et puis on mange bien et on dort bien ! On capte une force qui vient d’autre part que du monde professionnel. Il y a des échanges forts qui sont très positifs. Par exemple, j’ai proposé de faire des ateliers pour les réfugiés parce que tout le monde donne tellement qu’on a très envie de donner en retour.

    Prattseul : En tant qu’artiste en développement on a souvent les crocs et on veut faire des lieux de plus en plus grands ! L’objectif est souvent de monter toujours plus haut. Alors qu’au contraire, le Mégaphone Tour donne l’occasion, un peu déroutante, d’aller jouer dans des lieux à la fois plus petits et improbables. Par exemple, notre première date s’est déroulée dans un centre de réfugiés et de personnes sans domicile fixe. C’était très déstabilisant au début mais ça permet de se mettre à sa juste place. On conscientise mieux la raison pour laquelle on veut faire ce métier qui est aussi un métier de transmission.

    Oré, comment envisageais-tu ton rôle de marraine avant de commencer la tournée et qu’est-ce que cela donne dans la réalité ?

    Je me disais que j’allais les chouchouter comme je pouvais ! Mais en réalité, je ne me suis pas spécialement considérée comme une marraine. C’est vrai que je le suis sur l’affiche parce que j’ai plus d’ancienneté qu’eux et que j’ai déjà signé dans un label. J’ai aussi déjà eu un gros tourneur même si maintenant je suis passée à quelque chose de plus indépendant. Ce sont des expériences que je peux partager avec eux. Mais je ne pense pas, qu’au final, j’aie beaucoup d’avance sur eux : Simon a déjà un entourage professionnel, Jules est en passe d’en avoir un aussi et il a déjà une grande expérience du milieu de la musique. En fait, j’apprends autant de vous deux que vous de moi ! Je suis plutôt en mode « on aura tous les trois des choses à s’apprendre ».

    Mais bon je leur raconte quand même des histoires le soir pour les endormir et je les cajole pour qu’ils gardent de l’énergie.

    Vous êtes-vous trouvés des points communs que vous ne soupçonniez pas ?

    Couturier : Je pense que l’équipe du Mégaphone Tour accorde une attention importante à la composition des tournées, de sorte que la cohésion se fasse le mieux possible. Ce n’est pas une histoire de style de musique mais plutôt de stade d’avancée dans la carrière. C’est fait avec une grande intelligence et on ne peut qu’en être contents ! On s’entend vraiment très bien.

    Prattseul : On ne se connaissait pas il y a 15 jours et tout le monde a trouvé sa place très vite. C’est une question de philosophie et de valeurs. En dehors de nos univers artistiques, qui sont assez différents, on partage les mêmes valeurs. Et on est devenus vraiment très potes !

    Couturier : On pourrait faire partie du même groupe.

    Oré : On ferait comme Simon & Garfunkel ! … C’est vrai que ça pouvait être risqué de se retrouver ensemble sur la route H24 alors qu’on ne se connaissait pas. Ça pouvait ne pas marcher, mais ça marche ! J’ai l’impression qu’on a chacun sa place autant artistiquement que dans les personnalités. On sait comment se placer dans le groupe. Même musicalement, je ne trouve pas qu’on soit si éloignés que ça. On a échangé sur des chansons et des artistes et on a beaucoup de références communes.

    Couturier : Et on fait de la chanson française tous les trois !

    Prattseul : Tous les deux font de la musique sincère. Et lorsqu’on fait de la musique sincèrement, c’est une grosse part de notre personnalité qui passe. C’est pour ça que beaucoup de choses me parlent tant dans les chansons de Jules que dans celles d’Oré. Si j’apprécie la musique et qu’elle est faite de façon sincère, alors j’apprécie forcément la personne qui est derrière. Et c’est vrai qu’on fait tous de la chanson française ! On a aussi des sons et des influences assez proches qui aident les ponts à se faire naturellement entre nous.

    Y a-t-il un souvenir en particulier que vous garderez de cette tournée ?

    Couturier : Pour moi, ce serait la première date de notre tournée. On jouait pour des réfugiés dans le centre Aurore de Nantes, qui n’est pas le coin le plus glamour de la ville. En général, on aime bien jouer dans des cadres un peu charmants, sur des jolies scènes, être un peu surélevés etc. Là, le cadre était différent : on avait l’impression d’être dans une salle de classe ! Et j’imagine qu’on est tous arrivés avec une certaine appréhension à cause du cadre. Mais cela a été une des expériences les plus enrichissantes que j’ai vécues. C’est dingue ce qu’on a pu ressentir ! Ces personnes n’ont eu aucun filtre. C’était des gens qui adoraient la musique et qui ont adoré découvrir des artistes. On a fait une séance de dédicaces qui a duré longtemps après le concert puis on a mangé tous ensemble !

    Il y avait une vraie communion entre nous, c’était extraordinaire.

    Oré : C’est vrai que c’était une belle expérience ! Il y a autre chose à retenir : on a trouvé nos tenues de scène pendant la tournée ! C’est un peu grâce à Jules qui adore ça ! Lui avait déjà bien travaillé sa tenue de scène. Alors que moi j’étais arrivée avec mes pulls de tous les jours, en mode normcore. Mais je me suis dit qu’il fallait faire quelque chose ! Au final j’ai choisi une veste à Iffendic, en Bretagne, car on a joué dans une sorte de théâtre où il y avait un tas de costumes. On s’est amusés à faire des essayages et j’ai trouvé une tenue de scène ! A Paris, Simon est aussi allé faire les friperies avec Jules pour trouver sa tenue de scène.

    Si tu veux découvrir ces superbes tenues de scène, il ne te reste plus qu’à dégoter les dates de concerts de Couturier, Oré et Prattseul près de chez toi. Et il y a fort à parier que tu ne seras pas déçu.e… Ni par les tenues, ni par les artistes !

    Une petite info avant de te quitter : pour tout savoir sur les artistes, les tournées et les propositions du Mégaphone, il suffit d’aller faire un tour sur leur site (qui est ici).

    Et si tu es tenté.e par l’aventure, sache que les candidatures pour la prochaine sélection du Mégaphone Tour débutent fin août 2023 et seront possibles jusqu’en octobre.

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