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Oscar Les Vacances est un garçon inouï

    C’est en 2022, lors de son concert sur la scène des Inouïs du Printemps de Bourges que l’on a découvert Oscar les Vacances pour la toute première fois. Et le coup de cœur fut immédiat ! Dès le lendemain, le jury du festival présidé par Abd Al Malik confirmait notre élan en choisissant Oscar comme lauréat de son prix.

    Derrière ce pseudonyme mystérieux (dont l’origine sera dévoilée avant la fin de cet article) se cache un garçon créatif à l’univers à la fois sensible et drolatique.

    L’univers artistique d’Oscar Les Vacances est fait de sons électro pop, de textes finement ciselés, d’humour décalé, de nostalgie ravivée, d’amours échouées, de chorégraphies assumées et d’images colorées. Le tout est livré dans le confort d’un jogging suranné.

    Oscar est à la fois auteur, compositeur, chanteur, multi-instrumentiste, dessinateur et réalisateur. A presque 30 ans, il préserve la naïveté et la fantaisie de l’enfance et cultive la mélancolie et les tourments de l’adolescence.

    Oscar les Vacances, c’est un peu la fusion du Petit Prince (celui de St Exupéry), de Philippe Katerine et d’Eddy de Pretto.

    Ses chansons, aussi légères en surface que graves en profondeur, disent les boums de fin d’année, les flirts sur MSN, les déjeuners chez Courtepaille (direction Beauvais) et les rendez-vous au skate park. L’air de rien, Oscar Les Vacances raconte des histoires qui nous ressemblent.

    Pour en savoir plus, nous avons profité d’un passage d’Oscar à Laval pour lui poser quelques questions.

    Tu explores des champs artistiques assez différents. Quel est exactement ton parcours ?

    J’ai débuté la musique à 11 ans par la batterie et la guitare. Puis j’ai très rapidement voulu écrire des chansons et j’ai commencé à apprendre tout ce qu’il fallait pour pouvoir enregistrer mes propres productions, par exemple la basse et le synthé. Plus tard au moment de m’orienter professionnellement, j’ai hésité entre la musique que j’adorais et le dessin qui me passionnait aussi. Finalement, j’ai fait une formation en dessin animé et j’ai ensuite travaillé pendant quelques années dans le domaine visuel. J’ai fait du mapping vidéo, des courts-métrages de fiction et du dessin animé. Pendant ce temps, je continuais à écrire des chansons et j’ai fini par me remettre à la musique ! J’y ai quand même intégré ce que j’avais appris dans le dessin animé, comme la narration et le story-board. J’aime raconter des choses, que ce soit à travers des images, des textes ou de la musique. Maintenant, j’essaie de nourrir une pratique avec l’autre. Dès que j’en ai marre de faire de la musique, je fais du dessin et inversement ! Mais au final, j’entremêle tout ça dans le même projet artistique.

    Tu as reçu le prix du jury des Inouïs du Printemps de Bourges en 2022. Qu’est-ce que cela a changé pour toi ?

    Ça a changé certaines choses : j’ai signé avec un autre label et j’ai maintenant une équipe plus importante. Ça m’a aussi apporté une certaine visibilité et de la crédibilité auprès des programmateurs, même auprès de ceux qui n’avaient pas vu le projet. J’ai donc fait beaucoup de concerts depuis ! Plus concrètement, les Inouïs sont surtout un lieu de repérage professionnel. Ce n’est pas là-bas qu’on trouve son public. C’est ce que je dois faire maintenant avec les concerts et aussi avec l’album qui sort bientôt.

    Dans quel état es-tu généralement avant un concert ?

    C’est vraiment très aléatoire. C’est parfois assez stressant. Par exemple dans les tremplins où il y a beaucoup de professionnels avec les bras croisés qui regardent la scène d’un mauvais œil et vont boire des bières en parlant très fort quand ils n’aiment pas (rires) ! Et parfois, je suis détendu parce qu’il fait beau, que les gens ont l’air sympa et que tout va bien. Ça n’a rien à voir avec le nombre de spectateurs : il m’arrive de faire des gros concerts devant plus de mille personnes sans pression alors que parfois devant 150 personnes et avec un état émotionnel un peu tendu, je sens le stress monter. Mais en général, je suis quand même assez détendu avant un concert.

    Ton projet a-t-il commencé avec la scène ?

    Non, j’avais déjà fait un album autoproduit il y a quelques années et j’ai sorti un EP l’année dernière. Ce sont ces morceaux que je présente sur scène depuis 3 ans sous le nom d’Oscar Les Vacances. Mais en réalité, j’ai déjà eu plusieurs phases et j’ai chanté sous différents noms depuis que j’ai onze ans !

    Et d’ailleurs d’où vient ton nom d’artiste ?

    Cela vient d’un voyage au Sénégal. Je séjournais dans un village, chez un ami sénégalais, et tout le monde s’était mis à m’appeler Oscar Des Vacances car c’était le nom d’un festival de danse traditionnelle très connu là-bas. C’est vite devenu mon surnom et je l’ai tellement aimé que je l’ai adopté !

    Voyages-tu beaucoup à l’étranger ?

    Je dirais plutôt que je voyageais beaucoup ! Mais ça c’était quand je prenais l’avion sans trop de culpabilité. Mes dernières vacances en avion c’était il y a 6 ans. Maintenant j’ai arrêté. Si j’avais beaucoup de concerts à l’étranger, la question de l’avion se reposerait et je devrais choisir de faire ou non ces concerts. Mais comme je chante en français, cela devrait limiter les demandes internationales ! Ça m’est quand même arrivé de reprendre l’avion une fois l’année dernière pour aller jouer au Canada. Ce sont des vraies questions environnementales qui se posent. Pour l’instant j’arrive à tout faire en train mais si le projet grossit, il y aura forcément des questions d’impact écologique qui se poseront.

    Où habites-tu ?

    Dans le Sud. Actuellement, j’habite à Valence mais mon cœur est en Ardèche où j’ai de la famille et où j’ai habité pendant 5 ans juste avant de déménager à Valence dans la Drôme.

    Pour terminer, pourrais-tu partager avec nous tes derniers coups de cœur artistiques ?

    Je suis en train de lire tous les livres de Stefan Zweig et plus particulièrement toutes les biographies qu’il a écrites. Je viens de lire Marie-Antoinette et Marie Stuart. Ce qui est fabuleux c’est qu’on arrive à se projeter dans les ambiances de l’époque. Il décrit la psychologie et la vie des personnages de telle manière qu’on arrive à être dans leur intimité, proche de leurs sentiments et de leur être profond. Je trouve ça très fort. Je n’avais jamais eu un ressenti historique comme ça.

    Et puis, côté musique, le groupe que j’écoute en boucle en ce moment c’est MPL aka Ma Pauvre Lucette. En plus, ce sont des copains et ils habitent pas très loin de chez moi !

    Merci Oscar du temps que tu nous as gentiment accordé et merci aussi de cette boucle parfaite : notre article a débuté par la chanson Garçon d’Oscar Les Vacances et il va se terminer dans quelques instants par la chanson Bonhommes de MPL.

    Petit rappel avant la fin : L’EP Vroum d’Oscar Les Vacances est disponible sur toutes les plateformes et son album Ceci n’est pas mon corps sort le 2 février 2024. Toutes les infos sont sur son super site ici.

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