Elle s’appelle Théodora de Lilez et chez devineoujesuis.fr on l’aime depuis plus de dix ans.
Elle avait à peine 20 ans quand on l’a connue, bassiste classieuse d’un trio pop-folk féminin aux prénoms de garçons. Et elle avait seulement quelques années de plus quand on l’a recroisée, toujours bassiste et toujours classieuse, musicienne sur scène aux cotés de Barbagallo ou de Pi Ja Ma, autres artistes que l’on aime beaucoup.
C’est maintenant trentenaire que nous la retrouvons. Toujours aussi bassiste et toujours aussi classieuse, elle est également chanteuse et productrice. Plutôt réservée à la ville, elle instaure sur scène un univers envoutant fait d’ambiances répétitives et quasi obsessionnelles.
Férue d’expérimentation, de diversité et d’exploration, elle mène un projet solo en toute indépendance sous le pseudonyme épuré de Theodora.
Son premier album intitulé Too Much for one heart est sorti en 2021.
Elle l’a écrit sur plusieurs années et le présente comme la chronique éclectique d’une tranche de vie. Chaque morceau y a son univers et chaque chanson y raconte un moment de la décennie qui l’a menée de ses 20 à ses 30 ans.
Theodora s’est d’abord lancée seule, découvrant la composition, écrivant ses chansons et produisant des démos et des bribes de morceaux. Puis, elle a rencontré Ambroise Willaume, musicien et réalisateur aguerri, avec qui elle a finalisé ce premier album. Également connu sous le nom de Sage, Ambroise Willaume est un des compositeurs, producteurs et arrangeurs les plus talentueux de sa génération. On lui doit, entre autres, la plupart des arrangements et des co-compositions des albums de Clara Luciani.
Naviguant sur les courants de l’électro pop, les chansons de Theodora sont en anglais.
A une exception près :
On a profité de son concert en première partie de Rover à Laval (Merci le 6PAR4 pour l’accueil et merci Simon pour l’organisation !) pour lui poser quelques questions sur son travail en général et sur cette exception française en particulier :
Theodora, par quel mystère cette chanson en français s’est-elle introduite dans ton album en anglais ?
En fait, j’avais d’abord écrit la chanson en anglais et cette version figurait sur mon premier EP. Mais je n’étais pas totalement satisfaite. Je l’ai donc un peu chamboulée : j’ai changé un peu les accords et la mélodie et j’ai traduit les paroles. J’ai eu envie de chanter dans ma langue maternelle ! D’ailleurs, je prends un immense plaisir à la chanter sur scène. Mais c’est vrai que le français n’est pas vraiment ce qui me vient en premier quand je compose. Quand ça me vient, il y a souvent une raison qui me dépasse.
Cette première a-t-elle déclenché l’envie d’écrire et de chanter plus souvent en français ?
Cela n’a pas forcément déclenché une envie de plus de français. Par contre, ça m’a donné envie d’explorer plus de langues en général ! Ma mère est grecque, j’ai étudié l’italien au lycée, j’ai beaucoup voyagé, ma langue d’origine est le français et ma langue d’écriture est l’anglais. Toutes ces langues m’intéressent ! J’ai commencé par demander à une amie de m’écrire une chanson en italien. Elle s’appelle Bastante et elle est sortie au cours de l’été 2020
Je travaille maintenant sur un nouvel EP en langues européennes pour lequel j’ai demandé à des amis de m’écrire des chansons dans des langues que je ne connais pas forcément bien. Il y aura des duos. Et il y aura des chansons en grec !
Tu collabores à beaucoup de projets musicaux et avec beaucoup d’artistes. Qu’est-ce que cela représente pour toi ?
Au lycée, j’avais un groupe de hard rock dans lequel j’étais bassiste. Puis j’ai commencé ma vie de musicienne en accompagnant plusieurs groupes, notamment Théodore, Paul et Gabriel avec lequel j’ai compagnonné pendant 6 ans. J’étais plutôt accompagnatrice même si j’étais au devant de la scène. Mais je ne me sentais pas forcément totalement à ma place. C’est en quittant ce projet que j’ai vraiment pu savoir ce que je voulais faire. J’ai mis du temps à comprendre que je souhaitais à la fois accompagner des artistes en m’intégrant à leurs univers et travailler sur mon propre projet. L’un nourrit l’autre et je ne peux me passer ni de l’un ni de l’autre.
Avec qui collabores-tu en ce moment ?
En tant que musicienne, je travaille avec Lucie Antunes sur une version concert de son album avec 7 instrumentistes. C’est un projet très ambitieux dans lequel il y a aussi un collectif de lumières assez incroyable. On est nombreux sur scène et c’est assez extraordinaire par les temps qui courent car on a plutôt l’habitude de voir des plateaux à une ou deux personnes C’est vraiment très chouette qu’elle ait pu aller au bout de cette aventure qui mélange musiques électroniques et acoustiques. Et je suis très heureuse qu’elle ait pensé à moi pour ça !
J’ai aussi un projet de groupe à quatre avec Sage, Nico Lokhart et Zoë Hochberg. Ça s’appelle Astral Bakers et ça fait 2 ans qu’on travaille ensemble en sous-marin. On n’a sorti aucune chanson pour l’instant mais on a déjà un set prêt. On va commencer par la scène et c’est très excitant ! J’apprécie beaucoup ce projet parce que je peux participer activement au groupe sans en être la seule tête pensante. C’est un groupe à 4 têtes !
Et puis, avec Zoé, j’accompagne aussi Laura Cahen en tant que musicienne sur sa tournée 2022.
Voilà donc de belles occasions de découvrir Theodora sur scène, seule ou accompagnée. La balle est dans votre camp !
En guise de mise en oreilles, voici une session live enregistrée l’année dernière :