Les Francofolies de La Rochelle, ce sont évidemment les cinq soirées estivales programmées sur la Grande Scène de l’esplanade St Jean d’Acre avec son site sublime, sa vue sur les tours de La Chaine et de La Lanterne et ses 12 000 spectateurs réunis chaque soir à la belle étoile. Cette année, par une météo idyllique, j’y ai vu le concert bluffant d’Orelsan, les retrouvailles sans faille de Suprême NTM et celles, incroyables, de Véronique Sanson et Stephen Stills.
Les Francofolies de La Rochelle, ce sont aussi les concerts classieux du Grand Théâtre de La Coursive et de ses mille fauteuils rouges. De cette cuvée 2018, mes papilles auditives garderont l’émouvante mémoire de Charlotte Gainsbourg chantant Lemon Incest et Charlotte for ever mais aussi celle, délicieuse, de Clara Luciani et Pierre Lapointe interprétant en duo une chanson inédite écrite à 4 mains.
Et puis, il y a aussi eu le concert de Julien Clerc où je suis allée « un quart d’heure juste pour voir » … et où je suis restée 2 heures tellement chaque chanson réveillait en moi de souvenirs enfouis !
Oui mais en vérité vois-tu, ma préférence à moi (toute ressemblance avec un chanteur évoqué ci-dessus ne serait pas que pure coïncidence) va aux petits endroits, aux concerts intimistes, aux lieux décalés et aux propositions atypiques.
Alors pour ce dernier article sur les Francofolies 2018, je veux te conter le festival par ses chemins de traverse, mes préférés à moi.
Si tu as lu les articles précédents, tu sais déjà qu’il y a eu trois magnifiques concerts matinaux dédiés au vingtième anniversaire du Chantier des Francos. Tu sais aussi qu’Emily Loizeau, Mariscal, François Atlas, Ben Mazué, Pomme, Laurent Lamarca, Emotion et Beauté y furent à l’honneur. Si tu n’es pas au courant, je vais essayer de ne pas trop t’en vouloir mais je te conseille de te rattraper rapidement en cliquant là car ma magnanimité a des limites.
Évidemment tu sais aussi, qu’une chorale Dimoniaque, constituée pour l’occasion, et brillamment dirigée par Dimoné et Kursed, a chanté des chansons de Jacques Higelin et de Clara Luciani (entre autres). Si tu ne le sais pas, je t’offre une dernière chance d’échapper à ma colère en cliquant ici.
Mais mon chemin est aussi souvent passé par le 24 rue St Jean du Pérot. Là, à deux pas de la Grande Scène et de La Coursive, à l’abri du tumulte de la rue et au coeur d’une ancienne école primaire se nichait la Maison des Francofolies. Dans cette maison du bonheur ouverte à tous, mais qui ne se livre qu’aux plus curieux et aux plus aventureux des spectateurs du festival, se sont déroulés de jolis moments buissonniers.
C’est par exemple là qu’une vingtaine d’enfants (et leurs parents) ont passé une après-midi joyeuse et studieuse à écrire une chanson avec Aldebert.
C’était gratuit et il suffisait de s’inscrire en amont (et à temps !). J’en profite pour te dire qu’Aldebert est l’artiste associé aux Enfants de la Zique pour l’année scolaire 2018/2019 et que tu peux trouver toutes les infos sur le sujet ici !
C’est aussi à la Maison des Francofolies qu’une dizaine de volontaires a pris part à un atelier d’écriture de chansons franco-québécoises animé par Ludo Pin.
Ludo, que tu peux mieux connaitre en cliquant ici, est un bel artiste passé par le Chantier des Francos il y a une dizaine d’années puis presqu’aussitôt parti vivre sa vie et sa musique chez les cousins d’outre-Atlantique.
Et ce fut un sacré défi que ces deux chansons écrites et répétées en une seule matinée puis interprétées dans la foulée sous le Chapitô des Francos :
Après les participants de l’atelier, ce fut au tour de Ludo Pin de nous présenter ses chansons dans une formule guitare/voix en toute simplicité qui lui va à ravir.
Et si tu veux voir la photo la plus improbable que j’ai prise pendant le festival, c’est maintenant :
(Si tu vois une perruche picorer dans les oreilles de son maitre en écoutant Ludo Pin, tout est normal.)
Mais revenons à cette maison du bonheur où chaque après-midi, l’ancienne cour de l’école devenait le théâtre de belles rencontres instructives et récréatives.
A commencer par la conférence joyeuse et interactive de Jérôme Rousseaux (aka Ignatus) intitulée « De Félix Leclerc à Stromae, quand la francophonie bouscule la chanson ». Cette conférence, je t’en avais déjà parlé là… et ce deuxième épisode fut encore plus plaisant que le premier, qui l’était déjà !
Les jours suivants, ce sont les Conversations du journal Le 1 qui s’installèrent dans la même cour de récré.
Confortablement installés dans des transats colorés et gracieusement nourris de fruits frais, les heureux auditeurs de ces conversations ont ainsi tour à tour découvert Ben Mazué, Aldebert, Dani et Bertrand Burgalat sous un angle personnel et intime lors de discussions vivantes et participatives orchestrées par les journalistes du 1.
Ces conversations ont d’ailleurs fait l’objet de captations vidéos et sont disponibles sur le site de la Fabrique Culturelle de la Sacem. Mais « Devine où je suis… » te connait bien et sait que tu es très occupé. Alors vas-y, clique sur le nom que tu veux et la conversation correspondante apparaitra par magie :
Ben Mazué – Aldebert – Dani – Bertrand Burgalat.
Comme personne ne doit être oublié dans la maison du bonheur, il y a aussi eu deux supers ateliers de pratique destinés aux ados : l’un pour s’initier au beatbox avec Berywam et l’autre pour écrire une chanson avec Monsieur Roux. Les résultats furent épatants !
Au cours de mes pérégrinations buissonnières, je suis aussi allée fureter dans la première exposition des dessins de tournée d’Albin de La Simone.
Si tu fréquentes ce blog, tu n’es pas sans connaitre la folle admiration qui lie la rédactrice de ces mots et le talentueux Albin. Si ce n’est pas le cas, tu peux te rattraper en lisant ça.
Albin de la Simone a fait une école d’arts plastiques et se destinait au métier de dessinateur ou de graphiste mais la musique l’a rapidement rattrapé et il a finalement abandonné le dessin à sa majorité. Ce n’est que récemment qu’il a eu envie de reprendre la palette (graphique), profitant notamment des trajets et des temps d’attente de sa tournée.
C’est du coup un carnet de tournée illustré qu’il nous propose dans cette très belle exposition qui avait lieu dans le hall de La Coursive mais qui sera sans doute visible ailleurs dans les mois qui viennent.
Les dessins, mais aussi les textes qui les accompagnent, sont tout à la fois drôles, touchants et instructifs.
Pour avoir une petite idée de ces images, tu peux aller sur le compte Instagram d’Albin de La Simone, faire une recherche avec le hashtag #albindessin ou encore jeter un œil sur ce site où certains dessins sont en vente.
En y repensant, je me rends compte qu’Albin de la Simone fut en quelque sorte le fil rouge de mon épopée francofolle. Je le retrouvais en effet quasiment tous les jours à la croisée de mes chemins de traverse.
En fait, ça a commencé dès le premier concert des Francos 2018 : le mercredi 11 juillet à 11h, dans la mignonne petite salle bleue de La Coursive, remplie de deux cents bambins (et de plusieurs dizaines d’adultes) venus profiter des Francos Juniors. Car oui, cher lecteur, les Francos c’est aussi pour les plus petits d’entre toi ! Ce jour-là donc, les petites têtes blondes ouvraient les festivités avec le concert de Pascal Parisot and Friends . Quel concert ! Et quels Friends !
Ce n’est pas la première fois que je vois un concert jeune public de Pascal Parisot et franchement, ça vaut largement un paquet de concerts vieux public… Y’a pas à dire, c’est un vrai plaisir de retrouver son âme d’enfant entourée de l’avenir de la nation (et de la planète… si elle survit !). En plus là, c’était un concert en version grand luxe, avec des Friends de classe internationale : Emily Loizeau, Bastien Lallemant, Albin de la Simone et Charles Berbérian (à la guitare, à la voix et à la palette graphique) accompagnaient en effet Pascal Parisot et ses musiciens tout au long du spectacle. Un pur bonheur !
Dans mes balades buissonnières, je suis aussi allée voir l’adorable et inénarrable Léopoldine HH sous la bâche du microscopique Chapitô des Francos.
Léopoldine, si tu te souviens bien, je t’en avais déjà parlé l’hiver dernier (la preuve ici).
Le 11 juillet, ne reculant devant rien, la fine équipe léopoldienne avaient fait l’aller-retour Avignon/La Rochelle, profitant de ses jours de relâche pour honorer cette date francofolle qui récompensait la gagnante du Prix Saravah. Malgré l’étroitesse des lieux et de la minusculitude (*) de la scène, il ne fallut pas longtemps à nos 3 compères pour prendre possession des lieux et des spectateurs. Un bout de preuve vidéographique là :
Si tu regardes avec attention, tu remarqueras que je ne t’ai pas menti et qu’Albin de La Simone, par ailleurs membre éminent du jury du prix Saravah, était présent dans le public et qu’il a pris sa part dans le voyage du Bretzel Sacré.
(*) ce mot vient d’être inventé. Après une période de tests, il devrait faire prochainement son entrée dans le Petit Larousse.
Et sinon, à part ça, l’avant-veille et le lendemain, ainsi que chaque jour du 6 au 29 juillet, Léopoldine, Maxime et Charly ont cartonné sur la scène du Théâtre de l’Arrache-Cœur dans le Off du Festival d’Avignon… C’est ce qu’on appelle un été à haute densité !
Autre moment merveilleux, voire salvateur, des Francofolies rochelaises : la sieste !
Mais pas n’importe laquelle évidemment : une Sieste Acoustique, s’il vous plait ! Imaginée et proposée par Bastien Lallemant, ces siestes extraordinaires se passaient dans la Tour St Nicolas : un véritable havre de douceur, de paix et de fraicheur en plein cœur de la canicule et du brouhaha du festival.
4 dodos musicaux étaient proposés pendant le festival. Celui auquel j’ai eu la chance de ne pas dormir réunissait, outre le maître de sieste lui-même : Pomme, Maëva Le Berre, Pascal Parisot, Pierre Lapointe et Albin de La Simone ( !). Chants a capella, musique acoustique et mélange des répertoires étaient au programme. A vrai dire, il eut été bien dommage de céder à la tentation du sommeil, pourtant bien grande vu le rythme effréné et les très courtes nuits qui avaient précédé. Les images ne sont pas de très bonne qualité en raison du peu de luminosité de la salle et le son non plus en raison de sa non-amplification, mais je te mets quand même une petite vidéo pour que tu aies une idée de cette parenthèse ensommeillée :
Ah et puis, je ne t’ai pas encore parlé des deux endroits où j’ai passé le plus de temps : Le théâtre Verdière et le Café Pollen.
Le Théâtre Verdière, c’est une autre des salles de La Coursive, avec une jauge à taille humaine et musicale de 380 places. C’est là que se produisent habituellement, chaque après-midi, les artistes du Chantier des Francos (mais d’autres aussi). On peut y voir les premiers pas francofous des artistes de la promotion en cours et aussi les artistes qui ont pris leur envol mais reviennent au nid avec plaisir de temps à autre. Cette année, ce sont Hyacinthe, Foé, Aloise Sauvage, Adam Naas, Malik Djoudi, Blow, Voyou, Catastrophe et Shelmi, qui y ont fait leurs premières Francos. J’avoue que ce sont toujours des moments très émouvants, à la fois forts et fragiles, remplis d’espoirs et de questions.
Force et émotion aussi, mais pour des raisons différentes, lors du fabuleux spectacle de Ben Mazué.
Ben revient régulièrement à La Rochelle comme à la maison. Il y a beaucoup de souvenirs et on y a beaucoup de souvenirs avec lui. Mais cette fois, 10 ans après son Chantier des Francos, 20 ans après la création de ce dispositif qui l’a vu naitre artistiquement, et pour une des dernières dates de sa tournée (dont le final à l’Olympia en novembre prochain affiche complet depuis déjà plusieurs mois), on peut dire que la dithyrambe est de mise : C’était merveilleusement magique !
Gaël Faure aussi revenait aux Francos, quelques années seulement après son Chantier.
Et c’était un plaisir de le retrouver aussi, avec le naturel, la simplicité et le sourire qu’on lui a toujours connu. Mais aussi avec un bonnet de Diables Rouges prêté par un supporter belge de passage sur la scène ! Rappelons à cette occasion que la cuvée francofolle de cette année coïncidait avec les demi-finales et la finale de la coupe du monde de ballon rond… Ce qui rajouta de l’ambiance à l’ensemble des festivités !
Enfin, il y a aussi ce fameux café Pollen, du nom de la célèbre émission musicale radiophonique de Jean-Louis Foulquier.
Le café Pollen, c’est en fait l’espace professionnel du festival. Je ne t’en parlerai pas trop parce que sinon tu vas me haïr… Mais c’est un lieu formidable, bien pensé et bien agencé pour que chacun puisse y travailler, y rencontrer et y échanger avec tout le confort, le soleil, la bière et les boissons détox nécessaires. De nombreux rendez-vous et show-cases y sont organisés tout au long des journées et des nuits. Sur la photo par exemple, il s’agissait d’une rencontre professionnelle fort intéressante intitulée « Chanson et francophonie à l’ère du streaming ».
Tard dans la nuit, la petite scène du Café Pollen accueillait aussi des sessions de bœufs improvisés et festifs au bon vouloir des artistes présents.
Je t’avoue qu’il y eut là des moments mémorables de mélanges musicaux et humains. Tu peux par exemple t’amuser à retrouver les 3 artistes issus de la cuvée 2018 du Chantier des Francos qui jament sur cette photo rosée et nocturne. Les réponses sont à écrire en commentaire de cet article. Les gagnants bénéficieront d’un abonnement gratuit d’un an à « Devine où je suis… » (*).
A vos loupes… Et à bientôt par ici ou par là !
(* Nous te rappelons que ce site est entièrement gratuit pour tous. Ce jeu est donc une arnaque absolue).