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Tentative de chronologie Francofolle – Jour 4/5

    Samedi 13  juillet 2019

    11h30 – Gare de La Rochelle

    Il n’y a aucune raison valable pour se priver des gens qui nous font du bien. C’est pourquoi, ma joyeuse bande et moi-même sommes reparties à l’aube (sur le fuseau horaire du festivalier, l’aube se situe aux alentours de 11h) prêter nos voix (ou ce qu’il en restait) aux adorables membres du groupe Catastrophe.

    Et ce fut une excellente idée. D’abord parce que cela nous a fait un bien fou !  Ensuite, parce que, pendant que nous chantions, les garçons d’IAM sont passés devant nous en allant prendre leur train. Ce qui nous permettra, sans trop mentir, de dire à tout le monde, que nous avons chanté devant IAM.

    Je ne te répèterai pas à quel point Les Catastrophe sont essentiels à l’art et à la vie mais c’est le cas ! Et tu peux toujours relire l’article précédent ici. Et puis surtout, surtout, surtout (je te fais un triple surtout comme d’autres alignent des triples sauts), tu dois faire en sorte de les croiser sur une scène près de chez toi, dès que possible.

    14h30 – Salle de presse

    J’ai rendez-vous avec Alexis HK. Je lui propose de faire l’interview à l’extérieur pour profiter du soleil. Il choisit l’un des bateaux de l’école de voile voisine. Et je me dis, une fois de plus, qu’il y a pire endroit pour papoter avec les artistes que j’aime.

    J’ai interrogé Alexis sur son lien aux Francofolies et sur les concerts qu’il y a vus. Voici ses réponses :

    Ses talents d’auteur, de compositeur, d’interprète et d’homme de scène font d’Alexis HK un de mes chouchous absolus. Ses relations virtuoses aux idées, aux sentiments et aux mots sont absolument fascinantes. Nous en reparlerons d’ici la fin de cet article !

    J’enchaine avec un autre artiste que j’aime énormément : Baptiste W. Hamon. Comme beaucoup d’autres, je l’ai connu il y a quelques années au Chantier des Francos. C’est d’ailleurs à moins de 10 mètres de ce bâtiment que se déroule notre entretien… C’est fou non ? Baptiste, je t’en ai déjà parlé dans l’article précédent : il présentait quelques chansons au Café Pollen et animait un atelier d’écriture  à la Maison des Francofolies.

    Nous avons profité de cette interview au soleil pour échanger sur son concert à venir, son lien au festival et au Chantier et sa volonté d’animer des ateliers. Voici ce qu’il m’en a dit :

    15h40 – Maison des Francofolies

    Je me glisse dans la répétition de la Chorale FRACAssante, dirigée de main (et de guitare) de maitresses par les créatrices du Label FRACA : Katel, Robi, Emilie Marsh et Angèle Osinski.

    Pour la 3ème année consécutive, le festival propose à des amateurs de participer à une chorale. Après Sages comme des Sauvages en 2017, Dimoné et Kursed en 2018, les Francofolies ont confié les rênes du chœur 2019 au quatuor féminin de FRACA. L’objectif n’est pas des moindres : 3 demi-journées pour apprendre des chansons et les présenter sur scène le 14 juillet lors d’un temps consacré à la préservation des océans. La chorale accompagnée par Emilie Marsh et dirigée par Angèle Osinski et Katel y présentera des chansons sur le thème de l’eau. Robi, Katel et le navigateur Arthur Le Vaillant y partageront également des textes et des expériences personnelles avec le public.

    Mais pour l’instant, l’heure est aux répétitions : une trentaine de personnes (les choristes, les artistes et un navigateur-choriste) sont enfermées dans une petite salle de la Maison des Francofolies. C’est en poussant la porte de la salle que l’on se rend compte de la portée du challenge et du courage des participants ! En effet, les fenêtres de la salle ne s’ouvrent pas et la porte doit rester fermée pour ne pas déranger les rencontres qui se déroulent dans la cour. L’ambiance est plus que caniculaire et tout le monde dégouline ! On doit friser les 35 degrés à l’intérieur de la salle alors qu’il fait très bon dehors. Il faut avoir une sacrée énérgie et une belle persévérance pour s’astreindre à répéter dans cette salle alors qu’on serait bien mieux à l’extérieur !

    Mais une surprise attend les valeureux choristes…

    Alors qu’ils sont en train de chanter L’eau de Jeanne Cherhal, la porte de la salle s’ouvre. Et en même temps qu’un courant d’air frais, c’est la chanteuse qui fait son entrée ! Invitée de la rencontre qui débute cinq minutes plus tard dans la cour voisine, Jeanne Cherhal est venue voir ce qu’il se passait en entendant les premières notes de sa chanson. Rien n’était prévu, mais le hasard avait décidé de faire un joli cadeau à la courageuse chorale FRACAssante. Et la caméra de Devine où je suis… était là, pile au bon moment :

    16h – A la fraîche, dans la cour de la Maison des Francofolies

    Après avoir lâchement abandonné la chorale dans sa fournaise, je suis sortie profiter quelques instants de la rencontre avec Jeanne Cherhal. Proposés par la rédaction du journal Le 1, ces rendez-vous sont autant de petits moments idylliques passés dans la cour de l’ancienne école primaire. Confortablement installés dans des transats, les heureux spectateurs assistent à une quarantaine de minutes d’échanges entre un.e artiste et un.e journaliste. Ils peuvent ensuite poser directement leurs questions à l’invité.e. La proximité et la convivialité sont de mises.

    16h30 – Scène gratuite de L’Horloge

    Je n’aurais pour rien au monde manqué le concert de Marvin Jouno. Son premier album Intérieur Nuit, paru en 2016, m’avait déjà beaucoup touchée. Et puis Marvin s’est éclipsé, submergé par les épreuves de la vie. Il revient cette année avec un nouvel album Sur Mars qui laisse deviner les douloureux moments traversés. Je t’avais déjà un peu parlé de lui après l’avoir croisé dans le Berry début juin (tu peux te rattraper ici).

    Sa sensibilité extrême, cachée sous une sorte de hargne de vivre envers et contre tout (et tous) me bouleversent. Quand il est sur scène, on a le sentiment que tout peut basculer d’une seconde à l’autre. On le sent lutter contre lui-même et contre l’instant. On a l’impression qu’il se bat pour sortir le meilleur : son concert ressemble à un combat de boxe. Une lutte poétique, au cours de laquelle on danserait sur des sons électro et à l’issue de laquelle, on aurait envie de prendre le combattant dans ses bras pour lui faire des gros bisous !

    18h : Deuxième choix cornélien du festival

    A la même heure sont programmés :  Hubert Lenoir sur la Scène de L’Horloge et Thé Vanille au Théâtre Verdière. J’avoue avoir hésité jusqu’à la dernière minute ! J’ai finalement abandonné le phénomène néo-punk-pop-rock québécois qui grimpe partout pour m’adonner aux plaisirs tout aussi fortifiants d’un Thé Vanille. Ce jeune trio (deux gars et une fille venus de Tours) aux accents rock, tendance garage, est accompagné depuis deux ans par le Chantier des Francos. Leur énergie et leur fraicheur communicatives font un bien fou. D’ailleurs, la magie opère aussi en première partie de La Grande Sophie, devant un public qui ne les connait pas et qui est plutôt de la génération de leurs parents.

    19h : Toujours au Théâtre Verdière

    La Grande Sophie propose un concert inédit. C’est à la fois une avant-première de l’album qui paraitra en septembre et un avant-goût de la tournée qui commencera à l’automne. Mais le concert n’a rien d’un brouillon : il est déjà parfaitement calé ! Anciennes et nouvelles chansons s’y côtoient. Je dois néanmoins avouer un faible particulier pour les titres les plus anciens (On savait (devenir grand) et Du courage) dont les réorchestrations façon 2019 sont très réussies.

    20h15 : Chez Hortense

    C’est LE bar de La Rochelle où l’ambiance est assurée, été comme hiver ! D’ailleurs si tu y vas, n’oublie pas de faire un bisou à la patronne de ma part. Et ce sera ma seule visite au FrancOff, le off du festival, qui propose une programmation riche et éclectique permettant aux spectateurs d’avoir accès à des propositions complémentaires à celles des FrancIn. Ce soir, Chez Hortense, Les Idiots sont au menu. Ce sont des habitués du lieu et leurs chansons installent une ambiance chaleureuse, conviviale et contestataire que j’aime beaucoup. Un petit exemple dans ce clip :

    21h : Café Pollen

    Je suis accompagnée de Tonton Poulpe (ne cherche pas, ce n’est ni un rappeur ni un DJ mais un joyeux luron avec qui j’aime partager quelques délires et beaucoup de musique). Nous croisons Thomas. Thomas, c’est Ramó, un des artistes de la promotion 2019 du Chantier des Francos (clique ici pour le découvrir un peu mieux). Et Ramó sera sur la grande scène dans 90 minutes, seul face à 12 000 spectateurs. Il aura deux chansons et quelques courts instants pour se présenter au public entre Boulevard des Airs et Soprano… C’est à la fois touchant et étrange de discuter avec un artiste quelques instants avant une telle expérience. On ne sait pas vraiment quoi lui dire, on n’a aucun conseil à lui donner (sauf peut-être, en l’occurrence, lui chanter une de ses propres chansons : Tout ira bien).

    Alors on lui fait un gros câlin, un big bisou et on lui promet d’être là tout à l’heure, à l’instant T, pour lui envoyer des ondes positives en direct du public.

    22h : Salle Bleue

    C’est le concert de Baptiste W. Hamon. J’avais vraiment hâte de le retrouver sur scène après plus de 2 ans sans le voir en concert. Et c’est un pur bonheur ! La formule en trio avec Baptiste Dosdat et Louise Lher fonctionne très bien et met parfaitement en valeur l’univers très personnel et la folk américaine résolument bourguignonne de Baptiste. Mais je dois quitter la salle bleue à regret avant la fin du concert, car une promesse est une promesse et Thomas m’attend sur la grande scène.

    23h : Retour (au pas de course) à la Salle bleue

    Alexis HK présente Comme un ours. C’est la 3ème fois que je vois ce spectacle depuis sa première à l’Aire Libre de Saint Jacques de la Lande. C’était magnifique en Bretagne en septembre et grandiose dans le Berry en mai. Ce sera magique à La Rochelle en juillet. Ce spectacle, mis en scène avec l’aide de Nicolas Bonneau, mêle des moments de stand-up parfaitement assumés et des chansons choisies dans l’ensemble du (vaste) répertoire d’Alexis. La dépression sublimée de l’album Comme un Ours trouve ici une concrétisation parfaite. Et on traverse la vie, de l’ombre vers la lumière, avec Alexis, l’ours qu’il porte en lui et les trois excellents musiciens qui l’accompagnent : Seb Collinet au piano, Julien Lefevre au violoncelle et Simon Mary à la contrebasse. Un Olympia est annoncé le 18 avril 2020 pour cette folle bande d’ursidés, vas-y de ma part si tu peux !

    00h30 : Café Pollen

    La soirée ne fait que commencer ! La fine équipe du Label Fraca, tout juste sortie des répétitions caniculaires de la chorale, assure l’animation de la jam session nocturne. Jeanne Cherhal s’est ajoutée à cette bande de joyeuses luronnes. On chante et on danse sur les chansons de Katerine, Jeanette et du cultissime Guy Marchand. Tout va pour le mieux ! En tout cas jusqu’à Daniel Balavoine : ♫ J’veux mourir malheureuheuheux pour ne rien regrett… … … Et c’est un claquage vocal en direct ! Extinction totale et brutale du son. Mes cordes vocales mettront presque 10 jours à s’en remettre. Le Chanteur m’a tueR !

    3h du matin : Fermeture du Café Pollen

    Je rentre chez moi, heureuse et aphone (à force d’être à fond*).

    *Un filet garni virtuel au premier qui trouvera la référence 😉

    Voilà, c’est tout pour le moment !

    Si ça t’a plu, et qu’il te reste du temps, tu peux lire les trois premiers épisodes en suivant les liens ci-dessous :
    Épisode 1 –> C’est ici !       Épisode 2 –> C’est là !    Et l’épisode 3 est ici !

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