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Ma tournée des Bars en Trans, cuvée 2017

    C’était en décembre, on était encore en 2017 et Rennes était en Trans (musicales).

    Bien décidée à remuer la tête pour m’aider à oublier mes pieds, j’optai pour la programmation (pléthorique et néanmoins parfaite) des Bars en Trans. Il fallut commencer par faire des sacrifices et gérer la frustration : 3 soirs, 14 bars et plus de 100 artistes programmés… Le choix fut rude, d’autant plus que ma mobilité restreinte ne me permettait pas de passer d’un bar à l’autre comme je le faisais les années précédentes.

    Il parait que vivre c’est choisir et que choisir c’est renoncer…

    Alors disons que j’ai beaucoup renoncé ! J’ai finalement vu 11 concerts dont 1 que j’ai détesté. La décence m’interdit cependant de le nommer ici. Je peux juste te dire que la personne en question avait un souci d’inflammation chronique du nombril sans doute couplé à une melonite aigue et un œdème conséquent des chevilles (diagnostic à vérifier).

    Mais il y a surtout eu 4 concerts que j’ai adorés et qui sont la seule raison d’être de cet article, dont l’introduction est sans doute un peu trop longue.

    Dans un ordre chronologique, et presque alphabétique, voici donc quelques mots sur mes chouchoux des Bars en Trans 2017.

    Askehoug

    Voilà un garçon que je suivais depuis longtemps mais que je voyais pour la première fois sur scène. Pas de déception : il est tout aussi élégant et déjanté que je l’imaginais. Au clavier ou à la guitare, il mène son set de main(s) experte(s) dans une ambiance pop-rock des plus classieuses. Il me fait tour à tour penser à Arthur H, Bertrand Belin, Jacques Dutronc et Bashung… Y’a pire comme pensées référentielles, non ?

    Son univers musical et scénique et son grain de folie me transportent aussi du côté de Dimoné, un autre de mes chouchous absolus  (et parce qu’il serait dommage de ne pas profiter de l’occasion pour écouter un peu de Dimoné, tu peux te faire plaisir en cliquant ici.). C’est amusant parce qu’en furetant sur le net, je viens de me rentre compte que les deux compères (Askehoug et Dimoné) avaient justement fait spectacle commun il y a peu de temps avec une création autour de chansons du maître Bashung.

    (message subliminal à tous ceux qui se moquent régulièrement de ma manie des ressemblances : mes comparaisons ne sont pas toujours aussi stupides qu’elles en ont l’air… et toc !)

    Mais je m’égare. Askehoug, donc, Matthieu de son prénom, est à découvrir si tu ne le connais pas et tu peux en savoir un peu plus sur lui ici. Tu peux aussi regarder un de ses clips que j’aime beaucoup ici.

    Buridane

    Pas facile de trouver les mots justes pour parler d’une artiste dont les textes me touchent à ce point…

    Tentative de définition néanmoins, forcément partielle (et partiale) : Buridane, c’est la grâce, l’intelligence et la poésie qui se seraient mêlées pour devenir paroles, musiques… et femme ! Un mélange de délicatesse et de puissance, de trouble et de ténacité que l’on ressent tant dans les chansons qu’elle nous chante que dans le regard et l’attention qu’elle porte au public. Une musicalité sans faille (spéciale dédicace à Rémy Kaprielan, multi-instrumentiste de grand talent qui l’accompagnait sur la minuscule scène du Papier Timbré ce soir-là).

    Buridane, je l’ai découverte  il y a presque 10 ans au Chantier des Francos à La Rochelle. Par la suite, j’ai écouté son premier album PAS FRAGILE, sorti en 2012, en boucle pendant plusieurs mois (je suis parfois atteinte de monomanie musicale). Je me souviens être longtemps restée bloquée sur cette chanson-là. Addiction du même ordre avec BARJE ENDURANCE, son 2ème album sorti à l’automne 2017, et sur lequel on peut par exemple trouver ça.

    Son concert aux Bars en Trans fut un grand et beau moment, avec de l’émotion à fleur de mots et des poils d’avant-bras en érection fréquente. C’est pourquoi, je ne peux que t’encourager à aller la voir et l’écouter sur scène dès que l’occasion s’en présentera (Google est ton ami).

    Shelmi

    Ce soir-là, mon moral frisait mes chaussettes : je n’étais pas assez mobile pour aller écouter Flèche Love comme je l’avais espéré et revenir ensuite à temps au Wunderbar pour voir Aloïse Sauvage. Je tirai donc un trait sur Flèche et tentai de noyer mon chagrin dans une bière rousse en me rabattant sur Shelmi  dans l’attente de l’heure Sauvage.

    En entendant les premières notes auto-tunées de la voix de Sacha, le chanteur du groupe, j’avoue m’être dit que je ne méritais pas ça. Mais cela ne dura que la moitié de la première chanson car je fus ensuite captée par ce je ne sais quoi de magique qui fait les beaux artistes et les beaux projets ! 

    A priori, c’était tout ce que je détestais : auto-tune, bonnet vissé sur la tête et sweat-shirt labellisé Nike Air… A l’arrivée, c’est de la belle musique urbaine aux influences mi-pop, mi-rap, mi-électro (oui je sais ça fait 3 mi, mais ici c’est mon blog, je fais ce que je veux ! ) complétée par des textes bien vus et bien posés qui racontent pleinement la jeunesse et le temps présent. Le tout avec une jolie présence scénique et un abord des plus sympathiques.

    Le soir même, j’allai fureter sur  internet pour savoir qui étaient ces 3 garçons. J’y trouvai deux clips que tu peux voir ici, quelques informations éparses et une page Facebook créée fin août 2017 avec à peine plus de mille afficionados. Ce concert aux Trans était en fait seulement le 2ème concert  de Shelmi !

    Mais le  niveau est déjà très haut et de grandes choses s’annoncent… dont un album, des Zénith en première partie de Vianney et même un Chantier des Francos, cuvée 2018 dis donc ! Alors stay tuned comme on dit en Bretagne.

    Aloïse Sauvage

    Je lui dois ce refrain en forme de leitmotiv qui m’envahit régulièrement depuis que je l’ai découvert sur le net en octobre : Aphone à force d’être à fond, aphone à force d’être à fond, … Attention, addiction rapide !

    J’ai su plus tard que c’était elle qui jouait le rôle de l’animatrice des débats d’Act Up dans 120 battements par minute, grand film de Robin Campillo que j’avais vu et adoré en septembre dernier. Elle est aussi danseuse et acrobate, puisqu’après sa formation à l’académie Fratellini, elle joue régulièrement dans les spectacles de Raphaëlle Boitel. Avouons que tant de talents réunis auraient de quoi être absolument énervants !

    Il y avait quelque chose d’incroyablement émouvant ce soir-là à la voir se concentrer avant le concert, en fermant les yeux, incognito parmi la foule, au pied de la petite scène du Wunderbar. Et puis, après avoir enlevé son haut de survêtement vert et son jean, elle est montée seule sur le plateau vide : short, grande chemise, chaussettes et baskets, tout en blanc, avec un micro pour seul accessoire. La musique est sur bande son et le set se limite à 5 chansons… parce qu’elle n’en a pas davantage pour le moment ! Elle communique beaucoup avec le public, elle chante, elle danse, elle rit, elle photographie. C’est drôle, grave, fin, intelligent et plein d’énergie positive… C’est tout simplement vivant ! Cela ne dure que 30 minutes et on n’a qu’une envie : la revoir très vite et beaucoup plus longtemps. Tu peux trouver plus d’infos sur elle ici.

    J’avoue n’avoir pas pu m’empêcher de penser à Christine and the Queens à ses débuts, toute seule  sur la petite scène du Chantier des Francos…  Et d’ailleurs ça risque de ne pas s’arranger parce qu’Aloïse fait elle aussi partie de la cuvée 2018 du Chantier des Francos qui vient tout juste d’être annoncée et que tu peux retrouver ici.

     

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    8 commentaires sur “Ma tournée des Bars en Trans, cuvée 2017”

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